Presentation

Depuis une trentaine d’années, le tourisme animalier ciblant des espèces marines emblématiques connait un essor considérable.
Dans un contexte de sensibilité croissante aux questions environnementales, la gestion de ces pratiques est un défi majeur et complexe, particulièrement dans le cas des interactions proches entre humains et dauphins.

À Rangiroa, un atoll de Polynésie française, la passe de Tiputa est un haut-lieu d’observation du grand dauphin (Tursiops truncatus) en milieu naturel et un cas d’étude exemplaire du tourisme animalier.

Notre communication retracera l’histoire des grands dauphins de Rangiroa en croisant l’expérience et le regard de deux chercheuses. En éthologie, pour restituer “le point de vue du dauphin” et préciser les effets des interactions répétées avec des plongeurs, et en sciences sociales, à travers une enquête portant sur les représentations et motifs qui sous-tendent la quête d’interaction des touristes, allant parfois jusqu’au contact physique.

Car le dauphin fait l’objet de représentations anthropomorphiques fortes, pouvant influencer les comportements à son égard ; parallèlement, les réponses des dauphins au tourisme peuvent être difficiles à identifier (e.g., comportements d’évitement, agressivité) et certains animaux sont suffisamment tolérants à la présence humaine pour brouiller notre compréhension de l’influence des pratiques touristiques sur leur bien-être à long-terme et leur survie.

Enfin, nous proposerons des pistes pour garantir une observation éthique, sécurisée et soutenable de ces animaux marins emblématiques en promouvant d’autres imaginaires touristiques. Car la passe de Tiputa constitue un espace d’interaction potentielle où, contrairement au milieu captif, l’attente, la spontanéité et l’imprévisibilité contribuent à la beauté des rencontres !

Cette conférence sera présentée par Pamela Carzon, PhD en éthologie et écologie comportementale, présidente de l’ONG Dauphins de Rangiroa et Marie Cholley-Gomez, PhD et chercheuse en psychologie sociale à l’Université de Montpellier Paul Valéry.