Présentation

Les grands fonds marins représentent 66 % de la surface de notre planète. Or, on n'en a même pas cartographié 25 % et on en a à peine exploré 1 %. Le champ de découvertes est immense.

C'est fou parce que c'est notre planète et on la connaît si peu.

Chaque campagne océanographie offre la découverte de nouvelles espèces. C'est systématique. Selon une étude de 2010, il resterait entre 1 et 10 millions d'espèces à découvrir dans les océans.

On découvre aussi de nouveaux écosystèmes, de nouvelles façons de fonctionner pour la vie au fond des océans. Avec Jozée Sarrazin *, chercheuse à l’Ifremer,  nous souhaitons faire découvrir ce monde des ténèbres où la vie est partout. Elle brille de mille feux grâce à un phénomène appelé bioluminescence.

A partir du moment où la lumière du soleil ne pénètre plus, c'est-à-dire à partir de 200 ou 300 mètres de profondeur, on parle de l'océan profond.
Au-delà de 2 000 mètres de profondeur, on trouve la plaine abyssale. Au départ, on pensait que c'était une immense étendue désertique et sans vie. Mais à partir des années 1960, quand on a pu y accéder, on s'est rendu compte que c'est un peu comme sur Terre, avec une multitude de paysages et d'habitats différents. Il y a certes cette grande plaine abyssale, au-delà de 4 000 mètres de profondeur, qui recouvre la majorité du fond, mais il y a aussi des montagnes, des dorsales, des canyons. Et surtout, malgré l'absence de photosynthèse, et donc d'algues, toutes sortes d'écosystèmes vivent grâce aux cadavres de baleines tombés au fond de la mer, ou encore grâce à la matière organique produite par les sources hydrothermales. Elles crachent des fumées brulantes et noires comme de vieilles locomotives à vapeur et à leurs pieds grouille un monde animal fantastique, crevettes diaphanes, moules géantes, crabes blancs…

Les Abysses offrent tant de surprises, de beauté et de mystères, bienvenue à bord. Parés à plonger ?